Tout savoir sur la pédagogie Steiner-Waldorf

Et si, pour lutter contre l’échec scolaire, on repensait l’École ? Ses programmes, ses méthodes d’enseignement ? Les expériences des écoles alternatives recentrent l’éducation sur l’enfant, sur l’apprenant, plutôt que sur le contenu. Ils renoncent à la compétition pour s’adapter à l’intelligence et au rythme de l’élève. De plus en plus, ces pédagogies séduisent les parents qui y voient une réponse aux carences du système éducatif mondial.

La pédagogie Steiner-Waldorf, parfois simplement appelée pédagogie Steiner ou pédagogie Waldorf, est une pédagogie basée sur les conceptions pédagogiques de Rudolf Steiner (1861-1925), philosophe et occultiste autrichien. Il s’appuie sur l’anthroposophie, une doctrine ésotérique dont il est le fondateur.

Fondée sur l’idée que l’enthousiasme et la confiance apportent sérénité et force aux enfants, les écoles alternatives Steiner Waldorf éveillent la joie d’apprendre et cherchent à respecter au mieux les rythmes de l’enfant. Cette pédagogie, destinée aux enfants et jeunes de 0 à 21 ans, est pratiquée dans les écoles maternelles (environ 2 000 dans le monde) et dans les écoles associatives et autonomes Steiner-Waldorf, principalement en Europe et en Amérique du Nord.

Il existe plus de 1000 écoles Steiner-Waldorf dans le monde, dont 734 en Europe, 200 en Allemagne et plus d’une vingtaine en France.

La pédagogie Steiner-Waldorf est notamment dénoncée pour ses fondements pseudoscientifiques issus du courant anthroposophique et occultiste. Elle est aussi parfois soupçonnée de dérives sectaires et critiqué pour la formation insuffisante de ses enseignants. En fait, la pédagogie Steiner-Waldorf porte le nom de son fondateur Rudolf Steiner et du lieu pour lequel elle a été fondée, l’usine Waldorf-Astoria, en septembre 1919, en réponse à la demande d’Émile Molt, qui exprimait son souhait d’avoir une bonne école pour les enfants de ses employés. Rudolf Steiner était un scientifique et philosophe autrichien influent. Cette fameuse pédagogie est à l’origine de l’anthroposophie. L’anthroposophie est une philosophie spirituelle qui s’efforce d’approfondir la compréhension des êtres humains et de l’univers par des méthodes telles que la méditation, la réflexion philosophique, la connaissance de soi et l’art.

La pédagogie Steiner gagne du terrain dans les écoles privées et publiques, car elle met l’accent sur la créativité, les connaissances et la croissance sociale et émotionnelle à l’école. De plus, elle suit un programme axé sur le développement des matières académiques de base, telles que les arts du langage, les sciences et les mathématiques. Cependant, elle enseigne également la musique et l’art tout en inculquant d’autres compétences de vie telles que la pensée créative, les compétences sociales, la psychologie et la spiritualité.

En d’autres termes, la pédagogie Steiner ne vise pas simplement l’acquisition de connaissances, mais l’appropriation de facultés essentielles qui vous permettront de vivre une vie libre, riche et épanouie. Les activités pédagogiques proposées permettent le développement de trois axes principaux :

  1. 1) Connaître, par l’exercice des compétences cognitives : formuler, questionner, conceptualiser, débattre, etc.
    2) Le ressenti, à travers la culture des facultés émotionnelles et sociales : observer, percevoir, écouter, exprimer, etc.
    3) Agir, en mobilisant des compétences volontaires : créer, réaliser, entreprendre, s’engager, répéter, etc.
    4) Pédagogie Steiner : principes

Les idées de Rudolf Steiner se distinguaient par leur spiritualisme, voire leur antimodernisme, qui les avait peut-être placées en marge des débats et alliances plus ouvertement rationalistes et progressistes de l’époque (par exemple entre le formalisme de Maria Montessori et le productivisme de Célestin Freinet).

La pédagogie Steiner est basée sur l’idée que chaque individu a une capacité unique à façonner sa propre vie. Il aide les individus à donner un sens à leur expérience avec la nature, le monde naturel et l’art. En outre, elle offre une vision holistique de l’éducation qui enseigne le corps, l’esprit et l’âme ensemble. En d’autres termes, c’est un système éducatif qui croit au développement spirituel et intellectuel d’un enfant.

En plus, l’école Steiner Waldorf aide les élèves à grandir, à prospérer et à atteindre leur plein potentiel. La chose la plus importante à propos de ce programme est qu’il se concentre sur la création d’une éducation globale pour créer la santé, le bonheur et la réussite de tous les enfants concernés. De surcroît, cette pédagogie curative développée par Steiner ne se réduit pas qu’à l’aspect purement intellectuel, elle sollicite au contraire des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être multiples via un équilibre entre les activités artistiques, manuelles, physiques et intellectuelles.

En effet, la pédagogie Waldorf cherche à développer chez l’élève des qualités essentielles à sa vie d’adulte : l’ouverture au monde et aux autres, le respect, la sociabilité, l’imagination, la créativité, l’autonomie et la responsabilité.

Tête
L’adolescent acquiert les connaissances de base dans les différentes matières en développant sa compréhension et sa connaissance.

Main
L’intelligence des mains est également mise en avant, via des activités manuelles et physiques comme le jardinage, le travail du métal et du bois, les stages agricoles et artisanaux.

Cœur
Les activités artistiques telles que le chant, le dessin, la peinture, l’expression corporelle et le théâtre participent à l’éveil de la sensibilité, de l’imagination et de la créativité tout en favorisant le plaisir d’apprendre.


Les principes pédagogiques pour la petite enfance
Pour accompagner au mieux les enfants dans leur expérimentation du monde et de leur intériorité, la pédagogie Steiner-Waldorf respectent leurs trois phases de développement, stimule leurs quatre sens corporels, développe une relation avec eux et avec leurs parents. Son maître mot : l’authenticité.

L’objectif de la pédagogie Steiner-Waldorf n’est pas tant l’acquisition de connaissances qu’une expérimentation du monde, des autres et de soi-même. Elle est permise par la prise en compte des 3 phases de développement de l’enfant, un travail sur ses 4 sens corporels, une attention portée au relationnel. Autant d’éléments qui constituent les grands principes de cette pédagogie.

  1. Marcher
  2. Parler
  3. Penser

Rudolf Steiner a identifié 3 phases de développement pour le jeune enfant. Jusqu’à 1 an, on considère qu’il est comme une plante, dans laquelle circule une sève. En effet, le développement des relations sociales fait également partie des grands principes de la pédagogie Steiner-Waldorf. Pour le professionnel, cela implique tout d’abord de connaître l’histoire de chaque enfant. Avant son entrée dans l’établissement, on s’entretient longuement avec ses parents pour comprendre son vécu depuis sa naissance et nous adapter au mieux à son identité. Le lien avec les familles est maintenu tout au long de l’année grâce à des réunions avec l’équipe pédagogique mais également l’organisation de commissions administratives ou logistiques. En effet, les parents s’y investissent et mènent par exemple des travaux de jardinage ou d’entretien au sein de nos structures. Les établissements Steiner-Waldorf ont souvent un statut associatif et les familles sont des parties prenantes très importantes. Considérées comme des modèles à l’instar des professionnels, leur participation à la vie des établissements revêt une importance particulière dans la pédagogie Steiner-Waldorf. Leur investissement est essentiel au développement des enfants.

En somme, la pédagogie Waldorf intègre le plus de matières académiques, tout en se concentrant sur l’aspect pratique de ces matières, pour que les adolescents puissent comprendre la mise en application de ce qu’ils apprennent au quotidien. En plus des matières habituelles, les adolescents apprennent également l’art, la musique ou encore l’artisanat. En outre, cette méthode respecte le rythme d’apprentissage individuel de chaque enfant. Au lieu de les forcer à s’aligner avec la vitesse moyenne d’apprentissage, on les encourage à trouver leur propre rythme. De cette manière, cet enseignement exerce beaucoup moins de pression sur les élèves que l’enseignement traditionnel.

Recherche et Rédaction : Géraldine Alcénat PÉPÉ