L’immortelle Suzanne Comhaire-Sylvain
Les Immortels de l’Écriture avec Germanie FIEFFÉ
Suzane Comhaire-Sylvain est la fille d’Eugénie Malebranche et de Georges Sylvain, ancien diplomate et politologue, mais aussi militant opposant à l’occupation américaine.
Suzanne, née le 6 novembre 1898, est écrivaine, anthropologue et linguiste. Elle faisait partie d’une famille intelligentsia haïtienne où la connaissance et le savoir étaient au premier plan, ce qui l’inspira davantage, devenant ainsi la première femme anthropologue noire de son pays. Elle a dû surmonter divers obstacles, car à cette époque, ces études étaient réservées aux hommes. Lors de sa soutenance de mémoire, ses recherches étaient particulièrement axées sur le folklore haïtien, ce qui fait d’elle une spécialiste de la langue créole et du conte haïtien.
Par ailleurs, elle entreprit des études sur la condition féminine et sur la littérature orale en Afrique. En tant qu’étudiante, elle fut l’assistante d’un anthropologue polonais qui devint plus tard (1947-1949) le responsable d’un projet sur l’éducation en Haïti à l’UNESCO. Cela permit à Suzanne et à son mari Jean Comhaire, un Belge et chef du département d’anthropologie à l’université de Nsuskka, d’effectuer des recherches de terrain en Haïti, au Congo, au Togo et au Nigeria.
Suzanne Sylvain, à travers sa plume, a fait connaître la culture haïtienne aux autres, composant des contes et des essais tels que :
1) Le Créole Haïtien ;
2) Les Contes Haïtiens, Origine Immédiate et Extension en Amérique ;
3) Contes du Pays d’Haïti ;
4) Le Roman de Bouqui ;
5) Qui Mange avec une Femme ;
6) Jetons Nos Couteaux ;
7) Les Montagnards de la Région de Kenscoff.
Pour son travail indéfectible dans la communauté, l’immortelle Suzanne a été récompensée par de nombreuses distinctions, telles que :
1) Prix de l’Alliance Française ;
2) Médaille de l’Académie Française ;
3) Grande Médaille de l’Académie Française ;
4) Médaille de la Société pour l’Encouragement du Progrès.
Elle a également été membre du conseil de tutelle des Nations Unies pour le Togo et le Cameroun sous l’administration française et a fait partie du corps professoral de l’Institut d’Ethnologie fondé par Jean Price Mars (1941).
Lors d’un terrible accident de la route le 20 juin 1975, Suzanne Comhaire-Sylvain a entrepris le grand voyage pour l’été.
La date du 6 novembre 2023 est inscrite dans la célébration de “l’Année du Patrimoine Culturel Haïtien”, décrétée par le ministère de la culture.
Honneur et mérite à l’immortelle Suzanne Comhaire-Sylvain.
Germanie FIEFFÉ