L’immortelle Marie-Thérèse COLIMON-HALL
Le mois de mars ayant été attribué aux femmes, en raison de la date du 8 mars qui marque la journée mondiale des droits des femmes. Ainsi, dans la rubrique Immortelles de l’écriture, vous découvrirez des femmes intelligentes et inspirantes qui ont marqué le monde de l’écriture.
Marie-Thérèse Colimon-Hall, fille d’Ana BAYARD et Joseph COLIMON née le 11 avril 1918 à Port-au-Prince. Elle est poète, enseignante, dramaturge, féministe et écrivaine haïtienne. Elle a grandi dans une famille où l’éducation était primordiale, entourée de ses trois frères et deux sœurs.
Juste après ses études secondaires, elle entre à l’Ecole Normale Supérieure de Port-au-Prince, elle étudie également à l’étranger comme à Bruxelles, Londres, Hambourg, elle est diplômée de l’Ecole Normale Supérieure de Sèvres en France.
D’un commun accord avec Lucienne Rameau Leroy, elle crée le premier centre de formation en éducation préscolaire (CFEP), d’où la première promotion de 1966-1968 ne compte que 5 élèves, malgré tout ils ne baissent pas les bras et n’ont pas peur des petits début. Quelques années plus tard Marie-Thérèse se sépare de sa collaboratrice, elle change le nom de l’établissement en Ecole Normale de Jardinière d’Enfant (ENJE) presque toutes les écoles maternelles aujourd’hui sont issues de l’ENJE. En 1940, en association avec sa sœur Raymonde Boisson, elle fonde le Collège Colimon-Boisson, une école primaire et secondaire.
Par son désir de servir sa communauté, elle a fondé l’Organisation mondiale pour l’éducation de la petite enfance (OMEP) dont la mission était d’organiser des réunions, des séminaires, des congrès et souvent invitée à prendre la parole lors de conférences à l’étranger.
Sous la casquette de féministe Mme COLIMON-HALL a occupé de nombreuses fonctions, elle a été membre active de la première association féministe de la ligue féminine d’action sociale, dont elle a présidé cette même structure pendant plus de dix ans et a fondé à Bolosse un foyer de la ligue des jeunes filles rurales. Elle était toujours prête à soutenir toutes les activités visant à promouvoir l’éducation des jeunes filles. En 1950, elle participe au congrès national des femmes haïtiennes, où elle présente un essai sur le rôle de la femme dans la société haïtienne : un plaidoyer sur l’émancipation de la jeune fille (pour ou contre)
En 1975, elle reçoit le prix littéraire France Haïti pour son livre intitulé Fils de misère. Cette même année, elle est membre du jury du prix littéraire Henry Deschamps depuis sa création.
Très jeune, elle découvre sa passion pour la lecture et la littérature, elle trouve les encouragements de ses proches dans cette voie qu’elle s’est choisie. Reportons ce qu’elle confiait à Jasmine Narcisse Claude dans Mémoires de femmes : “J’ai commencé à produire très jeune, toute ma vie a été remplie de littérature. Ce fut pour moi une passion dévorante depuis ma plus tendre enfance, plus précisément depuis l’âge de dix ans. J’ai même publié à cette époque un petit magazine que j’écrivais en entier, que j’illustrais moi-même en couleur, dont je cousais les pages et que je distribuais à mes frères, sœurs, amis, camarades. Je dois avouer que mon parème soutenait ma vocation, j’étais très bien entourée et je lisais beaucoup”.
Ainsi, l’immortelle Marie-Thérèse nous a donné bien d’autres ouvrages de romans, de théâtre, de poésie et d’essais.
Roman:
Fils de misère.
Nouvelle:
Le chant des Sirènes ;
La source, conte de Noël.
Poésie :
Mon cahier d’écriture ;
Au pipirite chantant.
Théâtre:
La fille de l’esclave ;
Le chant du musicien ;
Bernadette soubrirous;
Vision d’anacaona;
Les enfants du monde.
Essais:
Émancipation de la jeune fille;
Femmes haïtiennes;
Séminaire de l’enfance en Haïti ;
Plaidoyer pour l’école maternelle populaire ;
Bouquet d’hommage à ciré Douyon.
Malheureusement, quelques jours après son 79e anniversaire, elle nous a quittés en avril 1997.
Honneur et mérite à l’immortelle de l’écriture Marie-Thérèse COLIMON-HALL.
Germanie FIEFFÉ