L’Immortel Carl BROUARD

Les Immortels de l’écriture avec Germanie FIEFFÉ

Carl BROUARD est né à Port-au-Prince le 5 décembre 1902. Fils de Rafaël BROUARD, riche commerçant de la capitale, et de Cléomie GAETJENS, issue d’une famille bourgeoise. Carl est un poète et journaliste haïtien.

Dès son plus jeune âge, il se passionne pour la lecture encore plus que pour l’écriture. L’auteur qui l’a le plus influencé est JEAN PRICE Mars à travers son ouvrage « La vocation de l’élite », qui est un chef-d’œuvre de la littérature haïtienne. A l’arrivée des troupes militaires de l’occupation américaine en juillet 1915, Carl est terrifié et commence à s’interroger davantage sur la situation du pays. Au début des années 1920, après avoir terminé ses études classiques, Carl et ses parents partent pour la France, où il prend le temps de contempler la culture parisienne. Suite à une brouille avec son père en 1922, il rentre en Haïti et quitte la maison familiale pour s’installer dans les quartiers populaires de la capitale.

En fait, sa fidèle compagne était sa bouteille d’alcool, il ne pouvait pas passer ne serait-ce qu’une journée sans en prendre une gorgée, il était aussi un coureur de jupons car il appréciait le plaisir avec les prostituées autrefois appelées « femme de joie ».

En dehors de ce mode de vie bamboche qu’il menait, il était très actif dans différentes activités culturelles. En 1927 il a une collaboration avec des amis à la revue troué qui sera bientôt remplacée par la revue indigène, dont il devient l’un des poètes qui publient des poèmes avec un mélange de sensualité et peu cyniques mais de façon régulière. En effet, par son admiration pour la culture haïtienne, il s’initie au vaudou avec la publication d’un article dans lequel il fait cette affirmation : « tout le vaudou est notre originalité ». Un an plus tard, il devient le directeur principal du journal le petit impartial où il publie un certain article sur les écrivains haïtiens.

En 1936, il épousa Anna LEREBOURS, par le lien conjoint ils ont eu deux filles, dont l’une d’elles deviendra soeur de sagesse sous le nom de soeur olga. La même année, son père est nommé ministre des Travaux publics. Carl fonde en 1938 la revue les griots avec ses confrères mais c’est en 1940 que cette revue se fait connaître grâce à l’aide financière de son père alors maire de la capitale.

De son vivant Carl n’a publié qu’un seul recueil intitulé « Écrit sur du ruban rose », en 1927, tous les autres sont publiés à titre posthume :

1) Page retrouvées ;
2) Anthologie secrète ;
3) Les aventures de malice et de bouqui qui a marqué jusqu’aujourd’hui la littérature jeunesse haitienne.

Emporté par une dernière goutte d’alcool, on retrouve le corps sans vie de Carl BROUARD en pleine rue de Port-au-Prince, un 29 novembre. Le gouvernement lui fit des funérailles nationales avec l’exposition d’une statue de lui et des extraits de quelques-uns de ses poèmes.

Carl BROUARD fut l’un des meilleurs poètes haïtiens. Honneur et mérite à l’immortel de l’écriture.

Germanie FIEFFÉ | Étudiante en Communication des Affaires