L’évaluation, partie intégrante du processus d’apprentissage

La docimologie ou sciences de l’examen est apparue dans les années 1920 à l’initiative de scientifiques comme Henri Piéron et Henri Laugier. Elle s’inscrit dans le développement de la psychologie appliquée (ouvrages d’Alfred Binet et d’Édouard Toulouse) et du nouveau mouvement d’éducation. Elle voulait utiliser des méthodes objectives d’évaluation; pour cela, il s’est efforcé de démontrer les lacunes et les insuffisances des examens traditionnels, notamment le certificat d’études primaires et le baccalauréat. Elle s’appuie sur la montée en puissance du mouvement d’orientation professionnelle qui propose de nouveaux objectifs pédagogiques et de nouvelles pratiques d’évaluation. Sans connaître une véritable institutionnalisation, la docimologie a clairement influencé les débats sur l’école unique et la mise en place de nouvelles méthodes pédagogiques.

Henri Piéron introduit le terme de docimologie pour désigner la science et la pratique du contrôle des connaissances ; il la définira en 1951 comme “l’étude systématique des examens (méthodes de notation, variabilité inter-individuelle et intra-individuelle des examinateurs, facteurs subjectifs, etc.)”. Avec son épouse, Mathilde Angenout, et Henri Laugier, il pose les bases de cette nouvelle discipline avec l’« Étude critique de la valeur sélective du certificat d’études et comparaison de cet examen avec une épreuve test. Contribution à une docimastique rationnelle », présenté à la IVème Conférence Psychotechnique Internationale. Inspirée de la psychologie et de la physiologie expérimentales, la docimologie apparaît dans le sillage du nouveau mouvement d’éducation qui vise à refonder l’enseignement sur la méthode scientifique, remettant en question les schémas traditionnels.

Cependant, à ses débuts, la docimologie se contente d’analyser et de porter parfois un regard critique voire négatif sur les évaluations, sans proposer de solutions. Ce n’est que plus tard que les chercheurs ont exploré des méthodes pour limiter le caractère subjectif de l’évaluation.

L’objectif de la docimologie est tout d’abord de rechercher les facteurs qui entrent en jeu dans l’évaluation qui sera faite d’un travail écrit ou oral fourni par un étudiant, indépendamment de la valeur intrinsèque de ce travail ou de l’étudiant. Ainsi, une méthode de choix consiste donc à travailler ceteris paribus, c’est-à-dire en observant la variabilité des notes obtenues pour un même travail soumis à différents évaluateurs ou évalué dans des conditions différentes ou pour un étudiant donné. Plusieurs types de facteurs sont donc supposés intervenir. On distingue les facteurs liés à :

1) À l’évaluateur;

2) Les termes de l’évaluation ;

3) À la nature du sujet.

En effet, l’objectif de la docimologie est d’abord de rechercher les facteurs qui entrent en jeu dans l’évaluation qui sera faite d’un travail écrit, oral, production matérielle… Fourni par un élève, indépendamment de la valeur intrinsèque de ce travail ou de l’élève en question. La question qui se pose ici est le pourquoi de l’évaluation.

« L’évaluation constitue un outil de régulation dans l’activité professionnelle des enseignants [d’école maternelle] : elle n’est pas un instrument de prédiction ni de sélection. […] Au fait, l’évaluation permet à chacun d’identifier ses réussites, d’en garder des traces, de percevoir leur évolution. » Celle-ci permet bien évidemment d’évaluer les qualités de l’enfant, que ce soit des capacités intellectuelles ou caractérielles. Cela donne un suivi quotidien de ses acquis au sein de la classe. De plus, une communication est mise en place avec les parents afin de présenter les progrès de son apprentissage.

L’évaluation se présente comme un outil de mesure mais aussi de jugement qui permet d’apprécier ou d’estimer la valeur des savoirs (connaissance), savoir-faire (pratiques), et savoir-être (attitudes) de l’apprenant et qui aide ce dernier à rendre compte de ses capacités et de ces réussites ou en cas d’échec, de s’améliorer. Lors de l’évaluation, l’enfant doit être capable de prendre conscience de l’effort donné, de pouvoir se remettre en question s’il y a un échec, et d’accepter une aide extérieure. L’enseignant, de son côté, doit aider l’élève et éventuellement adapter l’évaluation.

Quels sont les types d’évaluations ?

Dans le domaine de l’éducation, il existe plusieurs types d’évaluations. Toutes les méthodes d’évaluations ont différentes utilités. Cet article vous indiquera les types d’évaluations les plus importants lors du développement et de l’implémentation d’une formation.


Pré-évaluation ou évaluation diagnostique

Avant de débuter un cours, il est essentiel de savoir à quel type d’étudiants il s’adresse. Le but est de connaître ses forces, ses faiblesses, ses connaissances et ses capacités avant de se lancer. Ainsi, la formation sera basée sur les données collectées.

Évaluation formative
L’évaluation formative est utilisée lors de la première tentative de formation. Son objectif est de surveiller l’apprentissage des étudiants et d’obtenir du feedback afin d’identifier les lacunes de l’enseignement. Ce feedback permet ainsi de savoir sur quoi se focaliser pour continuer la formation.

Évaluation sommative
L’évaluation sommative vise à évaluer si les connaissances les plus importantes ont bien été acquises à la fin de la formation. Elle permet aussi d’évaluer beaucoup plus que cela, puisqu’elle permet de mesurer l’efficacité de l’apprentissage, les réactions des étudiants au sujet de la formation et les bénéfices à long terme (ces derniers peuvent se déterminer en faisant un suivi des étudiants ayant participé à votre formation ou à votre test). Il vous est ainsi possible de voir la manière dont ils ont utilisé leurs compétences et leurs connaissances.

Apprenez-en plus sur les évaluations formatives et sommatives.

Évaluation certificative
Une fois que votre formation a été implémentée dans votre salle de classe, il est essentiel de faire une évaluation. L’évaluation certificative vous permet de découvrir si la formation fonctionne toujours et si, par ex., votre méthode d’enseignement est toujours adaptée. Dans une certaine mesure, on peut dire que l’évaluation certificative est une forme plus étendue de l’évaluation sommative.

Évaluation normative
Celle-ci sert à comparer les performances d’un étudiant à une norme moyenne. Cela peut très bien être une norme (ou note) au niveau national pour un sujet en particulier (comme, par ex., l’histoire). Un autre exemple de ce type d’évaluation est de comparer les notes d’un étudiant avec les notes moyennes de toute l’école.

Évaluation critériée
Elle sert à mesurer les performances d’un étudiant en fonction de critères prédéfinis. Elle vérifie que les étudiants ont les connaissances attendues attendues à une étape spécifique de leur éducation. Les évaluations critériées sont utilisées pour évaluer un ensemble particulier de connaissances ou de compétences : c’est un test évaluant le curriculum enseigné.

Évaluation ipsative
Ce type d’évaluation mesure les performances d’un étudiant en rapport à ses performances passées. Cette méthode vise à inciter l’élève à s’améliorer. Toutefois, comme il ne se compare par aux autres étudiants, cela peut avoir un effet néfaste sur sa confiance en lui.

Questions de base sur l’évaluation
Lorsque l’on conçoit une évaluation, il convient de se poser sept questions :

1) Pourquoi évaluer ? Connaitre, comprendre, analyser… ?
2) Pour qui évaluer ? Pour l’apprenant, pour le commanditaire de la formation, pour le futur employeur, etc. ?
3) Comment évaluer ? Par la forme, le contenu… ?
4) Selon quel moyen évaluer ? questionnaire à choix multiples (QCM), vrai/faux, question ouverte, examen oral, avec ou sans temps de préparation, etc. ?
5) Qui évaluer ? L’apprenant, le formateur, la formation, etc. ?
6) Quoi évaluer ? Les connaissances, les pratiques, les attitudes, les objectifs… ?
7) Quand évaluer ? En début de cycle, en fin de cycle, de façon permanente… ?

En fait, lévaluation joue un rôle essentiel dans la façon dont les élèves apprennent, dans leur motivation à apprendre et dans la façon dont les enseignants enseignent. C’est pourquoi elle sert à diverses fins, d’une part elle est au service de l’apprentissage car elle éclaire les enseignants sur ce que les élèves comprennent et leur permet de planifier et d’orienter l’enseignement tout en apportant une rétroaction utile aux élèves et d’autre part, l’évaluation est aussi l’apprentissage car elle permet aux élèves de prendre conscience de leurs méthodes d’apprentissage et d’en tirer parti pour ajuster et faire progresser leurs apprentissages en assumant une plus grande responsabilité dans le respect.

Soit dit en passant, l’évaluation de l’apprentissage donne un retour d’information à la suite de l’évaluation et permet aux élèves, aux enseignants et aux parents, ainsi qu’à la communauté éducative au sens large, d’être informés des résultats d’apprentissage. atteint à un moment précis afin de célébrer les succès, de planifier les interventions et de continuer à promouvoir le succès.

En effet, l’évaluation doit être planifiée en fonction de ses objectifs. Lévaluation au service de l’apprentissage, l’évaluation en tant qu’apprentissage et l’évaluation de l’apprentissage ont chacune un rôle à jouer pour soutenir et améliorer l’apprentissage des élèves. L’utilisation de ces trois types d’évaluation doit être équilibrée. La partie la plus importante de l’évaluation est la façon dont on interprète et utilise les informations recueillies aux fins prévues.

Les recherches et l’expérience démontrent que l’apprentissage de l’élève est meilleur quand :

l’enseignement et l’évaluation sont basés sur des buts d’apprentissage clairs;
1) L’enseignement et l’évaluation sont différenciés en fonction des besoins des élèves;
2) Les élèves participent au processus d’apprentissage (ils comprennent les buts de l’apprentissage et les critères caractérisant un travail de bonne qualité, reçoivent et mettent à profit les rétroactions descriptives et travaillent pour ajuster leur performance);
3) L’information recueillie au moyen de l’évaluation est utilisée pour prendre des décisions favorisant l’apprentissage continu;
4) Les parents sont bien informés sur les apprentissages de leur enfant et travaillent avec l’école pour planifier et apporter le soutien nécessaire;
5) Les élèves, les familles et le public en général ont confiance au système.

En somme, l’évaluation fait partie intégrante du processus éducatif. Dans sa forme la plus visible, elle est sommative et sert à mesurer les acquis des élèves par des tests et des examens ou à contraindre les établissements à répondre des résultats des élèves. Elle est intimement liée aux programmes d’études et à l’enseignement. En même temps que les enseignants et les élèves travaillent en vue d’atteindre les résultats d’apprentissage des programmes d’études, l’évaluation joue un rôle essentiel en fournissant des renseignements utiles pour guider l’enseignement, pour aider les élèves à atteindre les prochaines étapes et pour vérifier les progrès et les réalisations. Pour l’évaluation en classe, les enseignants recourent à toutes sortes de stratégies et d’outils différents, et ils les adaptent de façon à ce qu’ils répondent au but prévu et aux besoins individuels des élèves.

Recherche et rédaction : Géraldine Alcénat PÉPÉ

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