Les défis du droit d’auteur pour les jeunes auteurs haïtiens
Sous le prisme du droit d’auteur en Haïti : Les défis des jeunes auteurs face aux maisons d’édition
Les jeunes auteurs haïtiens font face à divers obstacles, tels que le manque de moyens pour publier un livre et les défis liés au droit d’auteur en Haïti, une problématique persistante. Récemment, l’ambassadrice de PEPA Education Agency, Wadline DASSAS, a organisé une conférence virtuelle explorant le droit d’auteur dans le monde littéraire haïtien, en se penchant notamment sur les jeunes auteurs publiant à compte d’éditeur.
Mme Naïcka Paul, membre de PEPA depuis octobre 2022 et conférencière éminente, a initié la discussion en mettant en lumière deux protections fondamentales liées au droit d’auteur : le droit d’exploration, autorisant l’utilisation d’une œuvre à des fins lucratives, et le droit moral, préservant le lien intime entre l’auteur et son œuvre. Sa définition du droit d’auteur englobe l’ensemble des droits dont dispose un auteur sur ses œuvres originales, englobant non seulement les livres, mais également la musique, la chorégraphie, la photographie et bien d’autres.
Explorant les types d’édition, Mme Paul a distingué le compte d’auteur, l’auto-édition et le compte éditeur, mettant l’accent sur ce dernier. Le compte éditeur est un contrat où l’auteur cède son œuvre à un éditeur selon des conditions prédéterminées. Elle a noté que les jeunes haïtiens publient souvent à compte éditeur en raison du manque d’encadrement et de moyens financiers. En optant pour le compte éditeur, l’auteur évite les coûts de publication, la maison d’édition assurant la promotion du livre. Cependant, cela signifie également que l’auteur ne profitera pas pleinement des fruits de son travail, la maison d’édition pouvant refuser le texte pour diverses raisons.
Mme Paul a soulevé des interrogations cruciales : le droit d’auteur est-il réellement valorisé en Haïti malgré l’existence d’une législation depuis octobre 2005 ? Elle a exprimé son mécontentement face à la persistance de la photocopie de livres, la modification de textes et l’utilisation non autorisée, sans sanctions apparentes.
La conférencière a conclu en interrogeant la pertinence pour les jeunes auteurs de continuer à écrire et à publier en Haïti, compte tenu de l’absence de recours clairs contre les abus des maisons d’édition et de l’utilisation non autorisée des textes. La question du droit d’auteur en Haïti demeure théorique, laissant les auteurs sans garanties de justice, de la part des maisons d’édition et même du public.
Woodnaëlle Anne DELICE
Étudiante en lettres modernes, activiste littéraire