Dompter le stress et l’angoisse

« Efforcez-vous de mémoriser chaque jour les événements de votre vie qui ont été formidables et au cours desquels vous avez réussi, malgré des vents contraires. Cela suscite l’envie de continuer et augmente la confiance en soi. »

Frédéric Saldmann

Que nous arriverait-il si nous pensions la santé autrement ? Si nous utilisions nos ressources pour construire notre propre armure contre les agressions ? Si nous transformions notre stress en guérison ? Le négatif en positif ? 

Prenez votre santé en main se veut l’essai idéal du docteur Frédéric Saldmann pouvant répondre à toutes ces questions. 

SALDMANN, Frédéric. Prenez votre santé en main. 2015. Éditions Albin Michel. (p.250)

Osons lire dix pages avec Ambassadrice Chasta DOUCHARD 

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Le stress positif

Un même stress provoque des réactions différentes chez deux personnes, selon la réponse qui y est apportée. Il peut par exemple produire des perceptions agréables en libérant de l’ocytocine, hormone de l’attachement et du plaisir, qui renforce le lien social.

Observez, après un choc collectif, des personnes inconnues qui se serrent les unes contre les autres, s’embrassent et se sentent unies : c’est l’effet de l’ocytocine. Cela permet de comprendre pourquoi certains sujets « carburent au stress », pour atteindre un certain niveau de bien-être. Ils se sentent à l’aise dans un monde en mouvement, où il est nécessaire de s’adapter en permanence, de tout remettre en question à chaque instant, de créer, d’imaginer et de réagir au quart de tour pour continuer à surfer sur une vague positive.

L’exposition au froid temporaire est un exemple de stress positif. Prendre une douche froide pendant deux minutes agit comme un médicament. Il a été observé une diminution de l’anxiété et des syndromes dépressifs ainsi qu’un meilleur sommeil.

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D’une part, une douche froide avant d’aller se coucher sécrète de l’endorphine, qui procure du bien-être, et diminue la température du corps, qui fait que l’on s’endormira mieux. D’autre part, elle entraîne un véritable frisson minceur puisqu’elle mobilise la graisse brune pour maintenir la température du corps. Selon la durée, vous pouvez perdre jusqu’à 200 calories par douche, un vrai programme minceur !

De plus, elle augmente le retour veineux dans les jambes et diminue les poches sous les yeux. Elle permet enfin de renforcer nos précieuses défenses immunitaires. Je recommande de commencer par une douche à température normale, puis de baisser le thermostat, en débutant par les pieds et en remontant progressivement sur le corps. Ne vous privez surtout pas de ce nouveau « spa » efficace et peu coûteux.

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Quand le stress devient dangereux

Quand la réponse au stress est négative, le corps réagit mal. Les maux peuvent revêtir de nombreuses formes sans que l’on s’en aperçoive, se traduisant parfois par un état de fatigue chronique inexpliquée, une sensation de mal-être ou une sorte d’anesthésie aux plaisirs de la vie. Dans certains cas, les symptômes passent en mode majeur. Les crises de spasmophilie ou de tétanie, les crises d’angoisse et les attaques de panique en sont des exemples caractéristiques. Le sujet en proie à ces épisodes éprouve une grande souffrance. Il a l’impression d’une mort imminente, de ne plus pouvoir respirer et de se sentir partir. Ces malaises doivent toujours inciter à rechercher avant tout d’éventuelles causes organiques.

Avant d’affirmer que la cause est d’ordre psychologique, il faut être certain que ne se cache pas dessous une origine organique ou un petit dérèglement métabolique, rectifiable. Prenons l’exemple des hypoglycémies. Sans être pour autant des diabétiques sous traitement, il existe des sujets dont la glycémie est normale mais qui présentent de nombreux symptômes quand le sucre dans leur sang diminue : impression d’avoir la tête vide, anxiété, mollesse dans les membres, confusion des idées, pâleur et transpiration. Avec quelques morceaux de sucre, l’épisode disparaît. L’anxiété s’envole, le sujet retrouve « des couleurs » et recouvre sa joie de vivre.

À l’extrême, des épisodes d’anxiété ou de dépression peuvent correspondre à l’apparition de tumeurs cérébrales de la région temporale qui se diagnostiquent avec un scanner.

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Gérer les conflits sans stress

Bien gérer une situation conflictuelle évite une montée du stress qui peut se prolonger plusieurs jours. Des chercheurs américains ont mis en évidence une technique simple et efficace à utiliser en cas de conflit. Imaginez que vous êtes un observateur de la scène dans laquelle vous êtes en train de vous disputer avec une autre personne. Automatiquement, vous allez prendre de la distance et retrouver de la sérénité.

Ces scientifiques ont placé des sujets en situation de conflit en leur demandant de devenir ce tiers imaginaire. Ils leur ont aussi donné pour consigne de parler d’eux-mêmes à la troisième personne, ce qui a eu comme effet de diminuer encore plus le stress. Cette stratégie permet de trouver des compromis plus facilement, de raisonner sereinement et de mieux prendre en compte les points de vue d’autrui.

Le fait de se penser en observateur génère la présence d’un médiateur neutre et bienveillant, comme si vous jouiez le rôle de conseiller pour un ami sur les meilleurs choix à faire dans une situation compliquée. La distance ainsi prise correspond à un désamorçage de la zone de turbulences.

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La juste distance

L’esprit peut rendre malade le corps, mais le corps peut soigner l’esprit. En revanche, soigner l’esprit par l’esprit est une entreprise difficile et de longue haleine. Et le faire seul est encore plus difficile. Cela me fait penser à un excellent chirurgien qui déciderait de s’opérer lui-même parce qu’il pense être le mieux placé, grâce à ses compétences médicales et à sa connaissance de son propre corps. Ce serait un désastre. Pour bien se soigner, il faut une distance nécessaire. C’est aussi pour cette raison que les chirurgiens n’opèrent pas les membres de leur famille.

Les personnes qui souffrent d’anxiété ou de dépression entendent souvent leur entourage leur lancer des phrases du type : « Tu n’as qu’à te secouer un peu, remue-toi, prends sur toi, ne te laisse pas aller. » Ces phrases ne servent strictement à rien, si ce n’est à blesser davantage celui ou celle à qui elles sont destinées. Le sujet qui souffre mentalement le sait : il tourne en boucle pour chercher des solutions mais n’y arrive pas. Pourtant, des remèdes sont envisageables.

Décider de rencontrer un thérapeute comme un psychiatre, psychologue ou psychanalyste aboutit à des résultats appréciables. Cela permet d’introduire du rationnel dans une part d’irrationnel. 

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Il existe cependant certains obstacles. Les prises en charge peuvent durer des années et sont parfois coûteuses. Si les symptômes ne disparaissent pas toujours, ils s’atténuent, le sujet apprenant simplement à mieux vivre avec.

Cela me fait penser à une histoire drôle. Un homme maladivement jaloux vit dans l’angoisse quotidienne que sa femme le trompe. Il n’en dort pas la nuit, n’arrive plus à s’alimenter et dépérit. Il consulte alors le meilleur spécialiste de New York, avec lequel il suit une analyse durant cinq ans. Au terme de celle-ci, il croise l’un de ses amis dans la rue qui lui demande des nouvelles de sa santé. « Alors, après cette psychanalyse, tu vas mieux ? » Et l’homme de lui répondre : « Tu sais, cela m’a coûté une fortune à raison de deux séances par semaine. Mais je vais bien. Je suis toujours persuadé que ma femme me trompe, mais maintenant je m’en moque complètement. »

Cette anecdote souligne de façon ludique que le travail du psychanalyste consiste essentiellement à mettre de la distance par rapport à des symptômes…

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LA MAÎTRISE DE SOI POUR ÊTRE LIBRE ET HEUREUX

Admettons que vous décidiez de perdre du poids. Vous savez ce qui fait grossir, les aliments à éviter et ceux qu’il faut consommer. Il suffit de vous y mettre, et pourtant, 95 % des sujets qui décident de suivre un régime n’y parviennent pas. Les échecs à répétition sont d’ailleurs dangereux car, petit à petit, ils provoquent un sentiment d’autodépréciation qui va à son tour générer de l’anxiété et un état dépressif latent, terrain favorable à de nouveaux excès alimentaires. La maîtrise de soi est le carburant essentiel pour atteindre vos objectifs. Tout comme l’exercice physique, on peut la travailler et, progressivement, arriver à un meilleur self-control.

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Notre carburant : la volonté

La volonté est le carburant essentiel pour la réalisation de soi. Elle repose sur le fait de pouvoir exercer des choix libres et rationnels, en dehors de toutes les tendances instinctives. Elle s’exerce en pleine conscience pour réaliser nos intentions. Le fait de manquer de volonté correspond à l’idée de ne plus être libre de ses actes. C’est comme si nous étions incapable de faire comme bon nous semble, de réaliser ce qui nous tient le plus à cœur, pour céder à des pulsions et nous détester ensuite encore plus.

Augmenter sa volonté intérieure est un acte fondamental pour son bien-être et sa santé. Il ne faut pas culpabiliser en se plongeant dans des régimes qui échouent les uns après les autres, mais au contraire se poser clairement la question : pourquoi le régime précédent n’a-t-il pas fonctionné ? Au lieu de rechercher un nouveau moyen qui ne sera pas plus efficace, mieux vaut s’attaquer aux causes. Si l’équation de la volonté est résolue, les objectifs seront réalisés.

L’échec des « bonnes résolutions », comme la reprise du sport ou la perte de poids, est dominant. Pourtant, la théorie semble facile : arrêter de manger ce qui fait grossir ou sortir ses baskets pour une marche rapide ou un jogging. Imaginez que la volonté soit un muscle et prenez le biceps pour métaphore. Si vous décidez un beau matin de soulever un poids de 50 kilos, ce sera mission impossible. Mais si vous vous entraînez chaque semaine avec des haltères de plus en plus lourds, vous arriverez six mois plus tard à soulever cette masse.

Par la suite, il faudra continuer à entretenir ces biceps musclés, qui fondent si on ne les utilise pas. Ces mêmes muscles vous serviront à bien d’autres usages : nager, soulever des valises, porter un enfant dans vos bras. Vous disposerez alors de l’outil nécessaire pour que tout se fasse naturellement et sans efforts. Il ne faut plus vous dire « Je n’ai pas la force pour soulever ce poids », mais « Je vais me donner progressivement les moyens d’acquérir cette nouvelle force ». Disposer d’un excellent self-control, cela s’apprend et il existe de très bons exercices pour y arriver.

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Définir vos objectifs

Le premier point est de commencer par définir ce que vous souhaitez vraiment. Si vos choix sont dictés par l’entourage ou les convenances sociales, mais ne vous correspondent pas réellement, il est inutile de se lancer dans l’aventure. Il faut avoir profondément envie de l’objectif que l’on se fixe.

Si vous n’êtes pas convaincu et que vous essayez de faire plaisir à un proche, les chances de réussite sont quasi nulles. La première question que vous devez vous poser est : pourquoi maigrir, pourquoi faire de l’exercice, pourquoi arrêter de boire ou de fumer ? Si vos motivations sont réelles et fortes, vos chances de réussite montent en puissance. Il faut apprendre à vous connaître.

Mettre toutes les chances de son côté

À trop vouloir, on ne veut plus rien. Votre énergie et votre concentration ne sont pas infinies. Vous devez vous fixer un seul objectif à la fois. Si vous débutez un régime par exemple, la période de démarrage est importante : privilégiez une période sereine, et non pas un moment difficile de votre vie, qui nécessite beaucoup d’énergie et fragilisera vos résolutions. Il est important de vous fixer des buts clairs et surtout réalisables. Si la barre est trop haute, il vous sera impossible de tenir.

Lorsque vous désirez changer quelque chose, ne le remettez pas au lendemain, à la manière d’un joueur de casino qui pense qu’il arrivera forcément à se refaire… jusqu’à la faillite. Cette tendance à retarder les efforts, appelée procrastination, est une résurgence de nos comportements d’enfant surpuissant, lorsqu’il était possible de modifier le cours du temps pour parvenir à ses fins.

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Retarder ce que vous avez à faire conduit à l’immobilisme. Il ne faut pas pour autant surestimer vos capacités. Acceptez de devenir plus fort progressivement. Vous devez analyser avec soin les causes de vos éventuels dérapages. C’est un travail fastidieux que de revivre les situations où la volonté vous a fait défaut pour en comprendre les mécanismes, mais c’est l’une des clés de la réussite pour ne pas rechuter. Chacun commet des erreurs, cela fait partie de l’apprentissage : apprendre de ses fautes pour pouvoir se dépasser et maîtriser son destin.

Chasta DOUCHARD

Ambassadrice de PEPA Education Agency