Débat PEPA : Faut-il restreindre le tourisme pour préserver notre environnement

Dans un contexte où le tourisme connaît une croissance exponentielle à travers le monde, la question de la sur-fréquentation des sites touristiques devient cruciale. Lors d’une récente séance de débat organisée par le collectif PEPA sous la direction du département de Formation, deux équipes ont confronté leurs idées autour d’une question brûlante : les destinations touristiques devraient-elles limiter leur nombre de visiteurs pour préserver leur environnement, leur patrimoine et garantir une expérience durable ? Cette séance, animée par Chasta DOUCHARD, a suscité de vifs échanges.

L’équipe en faveur de la limitation, représentée par Alberte ROMÉLUS et Dhaelly Dadlee TRANCHANT, a défendu avec ferveur l’idée d’un tourisme plus durable. Pour eux, la surpopulation touristique, aussi appelée “overtourism“, est une menace directe pour les écosystèmes locaux, le patrimoine culturel et même la qualité de l’expérience touristique.

Dhaelly Dadlee TRANCHANT a rappelé que “la sur-fréquentation peut causer des dommages irréversibles aux écosystèmes locaux, par la pollution et la déforestation.” En effet, limiter le nombre de visiteurs permettrait non seulement de protéger les habitats naturels, mais aussi d’offrir aux touristes une expérience plus authentique.

En outre, Romélus a souligné que certaines destinations riches en patrimoine culturel souffrent de la dénaturation de leurs traditions à cause du tourisme de masse. “La préservation de ces éléments culturels doit primer, car c’est ce qui fait l’authenticité de ces sites”, a-t-elle affirmé. Limiter les flux touristiques permettrait de mieux répartir les bénéfices économiques et de soutenir les petites entreprises locales, évitant ainsi les dérives comme la gentrification.

L’équipe opposée, menée par Kethlène ALTIDOR et John Kerry JOSEPH, a adopté une perspective différente, insistant sur l’impact économique majeur du tourisme. Selon eux, limiter le nombre de visiteurs pourrait nuire à l’économie locale en réduisant les revenus tirés de ce secteur clé.

Kethlène ALTIDOR a affirmé que la restriction pourrait rendre certaines destinations moins accessibles et décourager les potentiels voyageurs. Selon elle, des réglementations strictes, associées à une bonne gestion des infrastructures, pourraient permettre de concilier protection environnementale et afflux touristique sans imposer de quotas. Elle a également fait valoir que l’innovation et l’adaptation sont des solutions alternatives à la limitation : “Des systèmes de réservation, des horaires étalés ou des améliorations technologiques pourraient réguler efficacement le flux sans exclure les touristes.”

John Kerry JOSEPH a quant à lui mis en lumière un point éthique : “Limiter l’accès des touristes à un lieu serait une forme d’injustice. Pourquoi accepter certains et en refuser d’autres, alors que tous méritent de découvrir ces destinations ?”. Pour lui, la liberté de voyager doit être préservée, et la responsabilité de l’État est de s’adapter à la demande touristique plutôt que de la restreindre.

Ce débat met en lumière un enjeu de taille : comment concilier la croissance économique avec la préservation des ressources naturelles et culturelles ? Si l’afflux massif de touristes peut générer des revenus importants à court terme, les conséquences à long terme sur l’environnement et le patrimoine culturel sont préoccupantes. À l’inverse, limiter les visiteurs pourrait compromettre l’accessibilité des destinations pour une partie de la population et nuire aux économies locales.

La solution pourrait résider dans un juste milieu, où la gestion responsable et les innovations technologiques permettraient de préserver ces lieux tout en maintenant l’attractivité économique. En définitive, le débat sur la limitation du nombre de touristes soulève des questions complexes auxquelles chaque pays devra répondre en fonction de ses priorités et de ses capacités.

Les discussions autour de ce sujet crucial continueront de faire couler beaucoup d’encre, alors que le tourisme, en plein essor, façonne l’avenir de nombreuses régions du monde.

PEPA Education Agency