L’immortel Gérard Verginaud ÉTIENNE

Les Immortels de l’écriture avec Germanie FIEFFÉ 

Gérard Verginaud ÉTIENNE est né au Cap-Haïtien le 28 mai 1936. Poète, journaliste, professeur, essayiste, romancier et dramaturge, il obtient un doctorat en linguistique à l’Université de Strasbourg en 1974. Il était l’époux de Natiana Feuerwerker, père de deux enfants et grand-père de six petits-enfants.

Élevé dans une famille où il reçoit une éducation chrétienne adventiste du septième jour de sa mère, décédée durant son adolescence, et des influences vaudou de son père, Gérard Étienne se convertit plus tard au judaïsme, tout en conservant les valeurs morales liées à ses racines haïtiennes.

Dès l’âge de 13 ans, Gérard commence à écrire des vers qu’il interprète à la radio. À 16 ans, il publie son premier recueil de poésie, ce qui lui permet de rejoindre plusieurs mouvements culturels et littéraires. Il est le fondateur du groupe Samba, qui deviendra plus tard Haïti-Littéraire, et travaille comme reporter pour le quotidien Le Nouvelliste en Haïti.

Militant engagé sous la dictature, Gérard Étienne est emprisonné et torturé par les macoutes. Contraint à l’exil en 1964, il s’installe au Canada, où il continue à enseigner dans divers collèges et universités, tout en écrivant pour les quotidiens Metro Express et Quartier Latin.

Ses œuvres comprennent des romans, des essais, des nouvelles, du théâtre et de la poésie :

Romans :
1. Le Nègre crucifié
2. Un ambassadeur macoute à Montréal
3. Une femme muette
4. La Reine soleil levé
5. Au bord de la falaise

Essais :
1. Essai sur la négritude
2. La question raciale et raciste dans le roman québécois
3. Le créole est une langue

Nouvelles :
1. Le Bacoulou
2. Un cauchemar en plein midi d’été

Théâtre :
Monsieur le Président

Poésie :
1. Au milieu des larmes
2. Plus large qu’un rêve
3. La raison et mon amour
4. Cri pour ne pas crever de honte
5. Dialogue avec mon ombre
6. La charte des crépuscules
7. Natania

Ses œuvres reflètent les cicatrices de ses expériences à Port-au-Prince et son immersion dans la religion juive. Elles incarnent également sa lutte contre le racisme et son combat pour la justice sociale, qu’il mène désormais par sa plume. Plusieurs de ses écrits ont été traduits en langues étrangères.

Gérard Étienne a reçu de nombreux prix et distinctions pour son engagement dans la littérature, notamment la littérature haïtienne, même en exil. En 1988, il a été récompensé comme meilleur éditorialiste et en 1991, il a été médaillé par l’Association des écrivains de la Guadeloupe. Il a reçu le certificat d’honneur Maurice Cagnon du Conseil international d’études francophones et la médaille d’or de la Renaissance française à Montréal en 1997. Le trophée Castor lui a été décerné pour l’ensemble de son œuvre. Il a également été membre directeur des Éditions françaises du Canada, membre fondateur et lecteur au conseil d’administration des Éditions de l’Acadie, ainsi que membre influent de l’Union des écrivains et écrivaines québécois. En 2005-2006, il a travaillé au sein du comité “Langue et souveraineté”.

Sur le plan scientifique, Gérard Étienne a apporté sa contribution en découvrant une nouvelle discipline en sciences humaines : l’antroposémiologie. Malgré deux comas et une opération au cerveau, il n’a jamais cessé de vivre sa passion pour l’écriture.

Il s’est éteint le 14 décembre 2008 à Montréal, Canada.

Honneur et mérite à l’immortel Gérard Verginaud ÉTIENNE.

Germanie FIEFFÉ