À 16 ans, un jeune peut-il s’engager dans les affaires civiques et politiques
Le vendredi 16 août dernier, sous l’égide du département de formation, un débat civique et moral a été organisé au sein du groupe “Bèl Fanmi”. Ce débat visait à éclairer certains points concernant l’âge requis pour voter, ainsi que les conséquences et privilèges associés à la réduction de l’âge de vote à 16 ans. La question centrale était : devrait-on permettre aux jeunes de commencer à voter dès 16 ans afin d’intégrer davantage de jeunes dans le processus démocratique ? Pour ou contre ?
Madame Nerline ÉTIENNE, défendant l’idée, a suggéré que permettre aux jeunes de voter à 16 ans pourrait favoriser une plus grande contribution à la formation de citoyens engagés et responsables, les incitant à s’intéresser davantage aux affaires politiques du pays. Elle a également souligné que cette mesure pourrait refléter des changements positifs dans la société, en incluant les jeunes dans les décisions qui les concernent, en augmentant la participation électorale, et en encourageant la cohérence et la responsabilité chez les jeunes, à l’instar de pays comme l’Argentine, l’Autriche, et l’Écosse, qui ont montré que les jeunes sont capables et ont une place dans l’avenir de leur nation.
De son côté, M. Christopher VERCINÉ a affirmé que, même à 16 ans, un jeune est capable de réfléchir à de nombreux sujets et de prendre des décisions importantes. Pour lui, permettre à un jeune de 16 ans de voter serait une décision logique et réfléchie, favorable à un avenir meilleur, en particulier dans les domaines les plus vulnérables tels que l’éducation, l’emploi et l’environnement.
À l’opposé, Madame Saphira MARCENAT et Madame Youlivebine FORTUNA ont exprimé des réserves sur la question. Selon elles, de nombreux facteurs, tels que le manque d’expérience et l’influence de l’environnement social, peuvent empêcher un jeune de 16 ans de voter de manière autonome et réfléchie. Elles se demandent si, à 16 ans, un jeune est vraiment mature. La maturité dépend-elle vraiment de l’âge ?
Elles argumentent que la maturité est davantage liée à l’expérience et à l’engagement. Un jeune de 16 ans peut être responsable et réfléchi, mais selon l’article 16.2 de la Constitution de 1987, la majorité est fixée à 18 ans. L’article 17 stipule que tout Haïtien ayant atteint cet âge peut exercer ses droits civiques et politiques pleinement.
De plus, il est essentiel de développer la maturité cognitive, permettant au cerveau d’assimiler des sujets complexes et réalistes. À 16 ans, un jeune n’est peut-être pas encore prêt à s’engager activement dans le vote et la société, mais il peut apprendre et développer les compétences de leadership en lui. Il est donc crucial de leur offrir un espace pour explorer, les écouter, et les aider à découvrir des réflexions clés qui peuvent les aider à forger leur identité. Permettre à un jeune de 16 ans qui manque encore de maturité, de leadership et de sens des responsabilités de voter pourrait avoir de graves conséquences pour le pays à long terme et affecter leur bien-être mental.
En conclusion, la modératrice du débat, Madame Chasta DOUCHARD, a souligné que, même si un jeune est dévoué à s’engager dans la politique de son pays, il est important qu’il dispose de ressources suffisantes ou soit suffisamment préparé pour gérer une telle tâche. C’est l’expérience, la maturité, l’engagement et la discipline qui mènent à une bonne compréhension et qui peuvent permettre à ce jeune d’aller plus loin.
Le débat s’est conclu par de nombreuses réflexions enrichissantes, montrant clairement que la voix des jeunes compte, mais que leur maturité et expérience doivent être prises en compte pour qu’ils puissent s’engager pleinement dans les affaires civiques et politiques.
Dawin Miclaïna MARCELIN