A la rencontre du philosophe Denis Diderot

Denis Diderot : Un Pionnier des Lumières

Denis Diderot, né le 5 octobre 1713 à Langres, est un écrivain, philosophe et encyclopédiste français des Lumières. À la fois romancier, dramaturge, conteur, essayiste, dialoguiste, critique d’art, critique littéraire et traducteur, il s’est distingué par sa polyvalence et son influence intellectuelle.

Chez Diderot, les idées s’effacent quelque peu devant la méthode. Il ne cherche pas tant à imposer ses vues personnelles qu’à inciter à la réflexion sur la base de différents arguments, souvent présentés par les intervenants de ses dialogues. Ses idées ont évolué avec l’âge, et plutôt que de construire un système philosophique complet, Diderot s’efforce de remettre en question, d’éclairer un débat et de soulever des paradoxes. Il observe sa propre évolution sans toujours trancher. Néanmoins, des thèmes récurrents et des orientations générales peuvent être dégagés de ses écrits.

Dans ses “Pensées Philosophiques” (1746), Diderot plaide pour une religion naturelle, une position trop libérale qui lui vaut la condamnation de l’Église. En 1747, le libraire Le Breton lui confie, avec d’Alembert, la direction des travaux de l’Encyclopédie.

La publication de sa “Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient” en 1749 provoque son incarcération au château de Vincennes pendant trois mois. Pour Diderot, l’expérience est le seul critère de la connaissance. Il défend l’idée d’une seule substance, la matière, et suggère que le passage du minéral à la vie est continu, une intuition préfigurant le transformisme de Lamarck.

Après sa libération, Diderot se consacre entièrement à l’Encyclopédie, un travail monumental qui lui assure une notoriété durable. Le premier volume paraît en 1751 et le dernier en 1772.

Parallèlement à l’Encyclopédie, Diderot poursuit son œuvre littéraire et mène une vie éclectique et tumultueuse. Ses romans, critiques et essais philosophiques, dont une grande partie ne sera publiée qu’après sa mort, témoignent de son souci de définir la véritable nature de l’homme et sa place dans le monde. Il propose une morale universelle fondée non sur Dieu, mais sur les sentiments naturels de l’homme et la raison.

Après un séjour à La Haye en Hollande, il retourne en France en octobre 1774. Victime d’une attaque d’apoplexie en février 1784, Diderot ralentit ses publications à partir de 1776 et meurt en 1784 à Paris.

Christopher VERCINÉ