L’immortelle Fabienne Pasquet
Fabienne Pasquet est née le 22 décembre 1954 à Genève, d’une mère franco-suisse d’origine russe et d’un père haïtien. Après son baccalauréat en 1973, elle obtient un diplôme de perfectionnement d’anglais pour étrangers à l’Université Columbia, à New York, avant de s’installer en Italie.
De 1973 à 1989, elle exerce la profession de comédienne, se consacrant principalement au théâtre. Rapidement, elle commence à collaborer à la dramaturgie de certains textes avant d’écrire et d’interpréter ses propres monologues. Entre-temps, de 1974 à 1975, elle effectue une équivalence de DEUG en disciplines du spectacle à l’Université de Bologne. En 1977-1978, après un séjour de 10 mois à l’Institut Pouchkine de Moscou, elle obtient un diplôme de russe.
En 1990, Fabienne Pasquet quitte l’Italie et s’installe en Haute-Provence pour se consacrer à l’écriture, effectuant divers travaux, dont de nombreuses traductions, pour subvenir à ses besoins. En effet, elle publie son premier roman en 1996, “L’Ombre de Baudelaire”, chez Actes Sud, sélectionné en 1997 par le Festival du premier roman de Chambéry. Suite à cette publication, elle reçoit des bourses d’aide à l’écriture du Centre National du Livre (France) et de la Fondation Pro-Helvetia (Suisse).
En 2001, elle publie son deuxième roman, toujours chez Actes Sud, “La Deuxième mort de Toussaint Louverture”, remportant le Prix Schiller (Suisse) en 2002 et le Prix Marcel Aymé en 2003. En novembre 2002, elle s’essaie à un autre genre en rédigeant le livret de l’opéra électroacoustique “Tous un”, de Patrick Défossez et Anne de Baecker, pour le Bicentenaire de la mort de Toussaint Louverture à Pontarlier (Doubs).
“L’Ombre de Baudelaire” met en scène une période tourmentée (1855-1859) de la relation entre le poète Charles Baudelaire et Jeanne Duval, mulâtresse d’origine haïtienne. L’auteure s’élève contre l’occultation dont la figure de Jeanne a trop longtemps été l’objet dans la critique littéraire. Dans un Paris qui perd la mémoire (Haussmann rase le cœur de la capitale), l’auteure raconte l’histoire d’une femme éprise de vertige qui, devant la difficulté d’assumer sa différence, choisit de se perdre dans l’écriture de son homme.
Dès ce premier roman, Fabienne Pasquet interpelle l’histoire pour nous livrer, à travers des personnages haïtiens (de Saint-Domingue), une problématique de l’identitaire. On y trouve les thèmes chers à l’auteure : la confrontation entre deux cultures, les jeux de masques et de miroirs, le rapport à la mémoire, à l’écriture, au corps et à la création.
“La Deuxième mort de Toussaint Louverture” met en scène deux personnages historiques connus, l’écrivain romantique allemand Heinrich von Kleist et le précurseur de la révolution haïtienne, Toussaint Louverture. Ils se retrouvent dans la cellule de prison du Fort de Joux, où ce dernier mourut quatre ans avant que le poète y soit emprisonné.
Le roman raconte l’histoire d’un héros qui, ayant raté sa mort et désirant enfin accéder au monde des ancêtres, doit se dépouiller de ses masques afin de cerner l’homme qu’il est dans ses qualités comme dans ses faiblesses. Bien que certains thèmes du premier roman soient présents, Fabienne Pasquet développe également ceux du rapport à la liberté, au pouvoir et à la mort dans une mise en abyme de la réalité et de l’imaginaire.
Homme à L’immortelle de l’écriture Fabienne Pasquet
Germanie FIEFFÉ