Est-il nécessaire de mentir aux enfants
Qui n’a jamais menti de sa vie ? Ou du moins, établi la vérité ? Que nous soyons l’agresseur ou la victime, le mensonge fait partie de notre vie d’adulte. Alors quand vous devenez parent, comment abordez-vous cette problématique dans l’éducation de votre enfant ? Quels sont les risques de mentir à ses enfants ? Le mensonge peut-il être partisan d’une « bonne cause » ? Est-il parfois nécessaire, voire indispensable ?
Selon une récente étude publiée dans l’International Journal of Psychology, 98% des parents chinois admettent avoir menti à leurs enfants, tout comme 84% des parents américains. Loin d’en avoir honte, ils justifient ces mensonges par leur finalité pédagogique. “Mentir c’est mal”. C’est une phrase qui revient souvent dans la bouche des parents lorsqu’ils s’adressent à leur enfant.
Pierre Poitou, psychologue prévient d’emblée : « Le mensonge et la vérité sont des mots d’adultes. Le monde de l’enfant est un monde de fantasmes. Le cerveau de l’enfant a la capacité d’annuler. La relation d’un enfant à la vérité n’est pas la même que celle d’un adulte. Cette relation se construit dans la durée et est basée sur la confiance. L’enfant doit comprendre l’intérêt de dire la vérité. Le psychologue s’amuse un peu et nous donne un exemple : « Très souvent, les parents martelent leur enfant qu’il ne doit pas mentir. Cependant, ils donnent parfois le mauvais exemple sans nécessairement s’en rendre compte. Imaginez que vous êtes chez vous un soir et que le téléphone fixe sonne. Vous êtes occupé et vous demandez à votre enfant de répondre. C’est un vendeur. Vous dites à votre enfant de répondre que vous n’êtes pas là. Vous demandez donc à votre enfant de mentir. » Le psychologue insiste : « L’enfant va se poser la question de l’intérêt qu’il a à dire la vérité. Imaginez que vous êtes un enfant de 6 ans et que vos parents vous ont dit de ne pas parler aux étrangers dans la rue. Un jour, un monsieur qui s’est perdu vous demande votre chemin et comme vous connaissez la réponse, vous lui répondez. Quand tu rentres le soir, tu dis à tes parents qui te grondent. Tu vas te poser la question de l’intérêt à dire la vérité si c’est pour se faire engueuler plus tard.” Pierre Poitou rappelle cependant qu’en revanche, “vouloir systématiquement faire avouer la vérité à un enfant est une posture éducative de pouvoir et non d’autorité ».
En effet, nous comprenons que l’enfant est une éponge. Il perçoit les choses autour de lui et comprend bien plus que ce que les adultes pensent. “Les enfants sont très compréhensifs. Il m’est arrivé de travailler avec des enfants en phase terminale de maladie qui me disaient “je sais que je vais mourir, mais il ne faut pas le dire à mes parents sinon ils vont être tristes”, raconte Pierre Poitou. Pour le psychologue, ” Le contexte familial est très important, notamment le degré d’intensité de la relation entre les parents et l’enfant ou l’adolescent. Cela n’a pas forcément à voir avec l’éducation. Si l’enfant ou l’adolescent voit ou pense voir que ses parents ne vont pas bien, il ne voudra pas en rajouter une couche.
Pourquoi ne pas mentir aux enfants ? Parce que la réalité est qu’il n’y a aucune raison de le faire. Même ces petits mensonges pour éviter des confrontations inutiles entre parents et enfants ne sont pas bons non plus.
De plus, il est essentiel d’éduquer nos enfants par la vérité, la sincérité et une attitude honnête à leur égard. De cette façon, il n’y aura aucune répercussion sur leur comportement, ni dans le présent ni dans le futur. Le mensonge se termine toujours par un état de colère pour ceux qui les reçoivent. En plus de la colère, il y a aussi la méfiance et la déception envers la personne qui vous a dit ce mensonge, sachant que vous le croyiez à ce moment-là parce que vous aviez confiance en sa parole. Lorsque la confiance est brisée, il est très difficile de la restaurer. C’est pourquoi il est si important que les enfants ne soient jamais, en aucune circonstance, trompés. Sinon, ils pourraient penser que c’est un comportement approprié et accepté. Puis l’utiliser chaque fois qu’ils pensent que cela leur sera bénéfique d’une manière ou d’une autre, sans penser aux conséquences du mensonge.
En conclusion, le mensonge se termine toujours par un état de colère pour ceux qui le reçoivent. En plus de la colère, il y a aussi de la méfiance et de la déception envers la personne qui vous a dit ce mensonge, sachant que vous l’avez crue à l’époque parce que vous aviez confiance en sa parole, mais lorsque la confiance est brisée, il est très difficile de la rétablir. C’est pourquoi il est si important que les enfants ne soient jamais, en aucune circonstance, trompés. Sinon, ils pourraient penser que c’est un comportement approprié et accepté. Ensuite, utilisez-le chaque fois qu’ils pensent que cela leur sera bénéfique d’une manière ou d’une autre, sans penser aux conséquences du mensonge.
Recherche et rédaction : Géraldine Alcénat PÉPÉ