Plus qu’une qualité, l’humilité est un état d’esprit

Pierre Aguétant, auteur français disait dans son célèbre titre Le coeur secret publié en 1921 que les sages sont ceux qui pratiquent l’humilité, la bienveillance et la tolérance. Mais ils gardent la fermeté dans la bonté, la clairvoyance dans l’indulgence et la rigueur dans la justice.

La plupart des gens confondent l’humilité avec la modestie, qui n’est qu’une des manifestations extérieures de l’humilité. La différence est subtile mais réelle : on peut très bien être modeste et respectueux tout en se sentant très supérieur intérieurement. A l’inverse, on peut très bien être humble mais tenir son rang social et faire preuve d’autorité si la situation l’exige. Enfin, la pudeur est affaire d’intelligence sociale : on sait tous que les gens n’aiment pas ceux qui se vantent de leur réussite, surtout quand on ne leur a rien demandé et tant qu’on fait preuve d’un minimum de bon sens, on adapte donc nos propos par conséquent. Cependant, selon le niveau d’intelligence sociale de chacun, nous maîtrisons plus ou moins cet art.

En effet, l’humilité est en amont de ces qualités et chez une personne humble, la modestie n’est qu’une conséquence. En définitive, une personne sincèrement humble n’a aucun effort à fournir pour paraître modeste!

Plus qu’une qualité, c’est un état d’esprit.

L’humilité, Définition du Larousse : “Sentiment, état d’esprit de quelqu’un qui a conscience de ses insuffisances, de ses faiblesses et est porté à rabaisser ses propres mérites.”

Ce qui est intéressant c’est la première partie : « Sentiment, état d’esprit de quelqu’un qui a conscience de ses insuffisances, de ses faiblesses » car comme mentionné précédemment la deuxième partie de la définition « est enclin à baisser ses propres mérites ». relève de la pudeur. L’humilité est donc la capacité à prendre conscience de ce que l’on est mais aussi et surtout à s’accepter comme tel à l’instant. C’est une condition essentielle pour le bien-être mental mais aussi pour notre progression dans tous les domaines. L’humilité c’est aussi la capacité de se désolidariser de l’image que notre ego veut nous renvoyer et d’avoir une perception plus proche de soi. Les gens qui ont tendance à se rabaisser publiquement (je suis nul…) ne font pas preuve d’humilité.

8 comportements qui caractérisent une personne (vraiment) humble.

L’humilité est une qualité difficile à détecter. Les personnes les plus humbles sont en générales assez discrètes et de ce fait on ne les remarque pas forcément.

Cependant voici quelques signes qui ne trompent pas.

1 – L’humble ne se plaint pas (ou très peu)

Par contre, il est tout à fait possible qu’il exprime à son supérieur ce qui l’ennuie, et ce toujours avec assertivité. Par exemple là où certains vont se plaindre toute la journée auprès de leurs (pauvres) collègues qu’ils n’ont pas d’augmentation et que c’est lamentable, l’humble va en parler à son supérieur. Si ce dernier n’accède pas à sa requête, soit il va chercher à acquérir les compétences nécessaires pour obtenir une augmentation ou bien soit il ira prospecter ailleurs afin de savoir si effectivement il peut avoir un meilleur salaire ailleurs avec ses compétences actuelles.

2 – L’humble se comporte de manière égale avec ses collègues

Il ne va pas adapter son comportement par rapport au rang social ou hiérarchique de la personne qu’il croise. S’il croise un dirigeant, il ne va pas se sentir obligé d’être plus aimable qu’avec l’ouvrier qui répare la climatisation. En effet, il traite tout le monde comme étant son égal. L’inverse est le petit chef : méprisant, autoritaire et odieux avec ses subordonnées, mielleux et flatteur avec sa hiérarchie.

3 – L’humble ne montre pas de signes extérieurs de richesse

Selon ses moyens, il va avant tout rechercher le confort et le côté pratique des choses. Il n’aura pas besoin d’acheter des choses (grosses voitures, habits de luxe, bijoux) pour afficher un rang social élevé. S’il s’achète une grosse voiture, c’est qu’il en a besoin pour ses enfants ou pour faire ses travaux, ou bien pour y mettre sa planche à voile ou encore sa batterie complète. Montrer son rang social, il s’en fiche, son but à lui est de s’enrichir autrement : améliorer ses compétences et en acquérir de nouvelles afin de devenir une meilleur version de lui-même.

4 – L’humble ne parle pas pour ne rien dire

Ses interventions sont souvent justes et constructives. Il ne s’exprime pas pour étaler sa connaissance, pour mieux se faire voir ou pour brasser de l’air. Il va s’exprimer pour faire avancer un débat qui tourne en rond, pour apporter des solutions et il prendra toujours garde à ne pas vexer ses interlocuteurs, d’ailleurs il fait en général preuve de diplomatie.

5 – L’humble accepte la critique

Observez bien : la plupart des personnes vont se vexer et se renfermer à la moindre critique et c’est naturel. Ce n’est jamais agréable quand on vous dit que votre présentation powerpoint sur laquelle vous avez planché depuis deux jours “est nulle”. Cependant, passée la douleur de la piqûre liée à la critique l’humble va vouloir en savoir plus : “OK c’est nul, j’entends bien mais pouvez vous me dire en quoi c’est nul? Que dois je améliorer pour la prochaine fois?”

6 – L’humble est sûr de lui

Pas parce qu’il pense être le meilleur. Parce qu’il sait ce qu’il vaut et surtout de ce qu’il ne vaut pas. Par exemple, un coureur humble s’alignant sur un Marathon même s’il le termine en 5h (ce qui le positionnerait parmi les derniers) n’aura pas honte de sa performance. Il sait quel est le travail qu’il a dû accomplir pour obtenir ce résultat et il a conscience que 90% des autres coureurs de cette course ont été plus rapides que lui. Même s’il sait que la plupart de ses collègues courant le Marathon sont plus rapides que lui, il n’aura pas honte de sa performance et il ne se sentira pas obligé de se vanter, de faire croire qu’il est meilleur qu’il ne l’est afin d’obtenir l’approbation de ses collègues. De ce fait il est serein, bien dans ses pompes et sûr de lui.

7 – L’humble a échoué souvent (et s’est relevé autant de fois)

Certaines personnes me disent n’avoir jamais connu l’échec. C’est tout simplement qu’elles n’ont jamais voulu s’exposer à l’échec. Les exemples sont nombreux : il y a beaucoup de gens qui jouent au tennis dans un club mais ne veulent pas jouer un match car elles ne veulent pas faire face à la douleur d’une défaite. Elles préfèrent penser qu’elles jouent bien plutôt que de faire face à la réalité. L’humble lui, connaît l’échec et à de multiples reprises. C’est d’ailleurs grâce à ces échecs qu’il a forgé sa force de caractère et en est ressorti grandi à chaque fois en analysant justement les causes de ces échecs.

8 – L’humble ne se laisse pas marcher sur les pieds

Même s’il peut paraître discret (souvenez vous, l’humble ne parle pas pour ne rien dire), il saura tenir son rang si la situation l’exige. Si une personne lui manque de respect, y compris un supérieur hiérarchique, il ne courbera pas l’échine et exprimera dignement son désaccord. “Je suis désolé monsieur, mais être mon supérieur ne vous donne pas le droit de me manquer de respect.” Cela rejoint le fait que l’humble se comporte de manière égale avec tous ses collègues.

En somme, l’humilité est donc plus qu’une qualité, c’est un état d’esprit qui permet vraiment d’avancer dans la vie et d’inspirer les autres, c’est pourquoi c’est une qualité qui est de plus en plus recherchée par les recruteurs, encore faut il être capable de la détecter.

Recherche er rédaction : Géraldine Alcénat PÉPÉ