Bataille de Vertières ou la déclencheuse de la voie d’Haïti; toute une histoire héroïque
La bataille de Vertières est la plus grande et la dernière des trois grandes batailles de la Guerre d’Indépendance. Le 18 novembre 1803, près du Cap-Français, au nord de l’île de Saint-Domingue, une bataille met fin à la tentative de Napoléon Bonaparte, Premier Consul de la République française, de restaurer la souveraineté de la France sur l’île.
Les restes de l’armée française commandée par le général Donatien de Rochambeau capitulent devant les anciens esclaves, sous le commandement de Jacques Dessalines. La colonie française devient le premier État noir indépendant sous le nom d’Haïti. La bataille de Vertières, qui est pour Haïti, la fin d’une longue et sanglante guerre de libération. Et moins de deux mois après avoir écrasé l’armée française que Bonaparte avait envoyée pour restaurer l’esclavage, le 1er janvier 1804, Haïti devint le premier État noir des temps modernes.
Située près de la ville du Cap dans le nord d’Haïti, Vertières est le théâtre d’une bataille décisive dans l’histoire haïtienne. La Bataille de Vertières porte le coup décisif au corps expéditionnaire. Le 18 novembre 1803, les troupes françaises, déjà presque décimées par la maladie et la guerre, se retranchent au fort de Vertières. Dirigée par le général Jean-Jacques Dessalines, l’armée indigène décide d’attaquer. Malgré l’armement lourd des soldats français, équipés de canons, la brigade haïtienne dirigée par le général François Capois, surnommé Capois-La-Mort, continue d’avancer. Dépassées par les événements, les garnisons françaises dirigées par Rochambeau finissent par battre en retraite et à la tombée de la nuit, un accord est finalement signé entre les deux parties. Les hommes de Rochambeau disposent de 10 jours pour quitter définitivement les lieux. Cette bataille marquera ainsi la fin d’une longue et sanglante guerre de reconquête coloniale. Vertières est ainsi devenue un lieu de mémoire majeur pour les Haïtiens, symbolisant le cheminement du pays vers l’indépendance.
Suite à l’abolition de l’esclavage en 1794, Toussaint Louverture parvient à chasser les Anglais de l’île et commence à la gouverner. Napoléon Bonaparte rétablit l’esclavage, fait capturer Louverture par traîtrise et envoie 23 000 soldats sous les ordres de Charles Victoire Emmanuel Leclerc pour reprendre le contrôle de l’île. Les troupes françaises sont décimées par la fièvre jaune, et malgré un renfort de 10 000 hommes sont réduites à 2 000 soldats retranchés au fort de Vertières. Le 18 novembre 1803, Jean-Jacques Dessalines ordonne de prendre le fort de Vertières, situé sur une colline à côté de la ville du Cap-Français. François Capois dit Capois-la-Mort commandait une demi-brigade qui fut en partie décimée par les tirs de canon du fort. Il lance un nouvel assaut, mais ses hommes sont toujours fauchés, au pied de la colline, par la mitraille. Capois court chercher des renforts, puis pour la troisième fois, il lance ses forces pour attaquer ce fort en vain et faisant une nouvelle fois de nombreux morts. Lors du quatrième assaut, il demande à ses hommes de le suivre en criant : « En avant ! En avant ! “. Alors qu’il était à la tête de ses hommes, son cheval fut atteint par un boulet de canon, il tomba, mais Capois prit son épée, se leva et courut se remettre à la tête de ses soldats noirs, criant toujours ” En avant ! En avant ! “. Son bonnet, garni de plumes, est emporté par une boule. Un messager personnel de Rochambeau monte à cheval et part pour Capois-La-Mort. D’une voix forte, il crie : “Le général Rochambeau adresse des compliments au général qui vient de se couvrir de gloire comme ça !” »
Pour renforcer les bataillons épuisés de Capois-La-Mort, Dessalines envoie des renforts sous les ordres des généraux Gabart, Clervaux et Jean-Philippe Daut. En milieu d’après-midi, Gabart prend position sur la butte de Charrier avec Benjamin Noël. Les combats s’intensifient. Au soir, les deux tiers des défenseurs français sont morts ou blessés. Le lendemain matin, un officier français, Duveyrier, se rend aux sentinelles Capois et est conduit au quartier général de l’armée haïtienne sur un cheval et porte le message suivant : « Le capitaine-général Rochambeau offre ce cheval en marque d’admiration pour le » Achille noir” pour remplacer celui que son armée française regrette d’avoir tué”. Les pourparlers avec Dessalines durent toute une journée. Avant la tombée de la nuit, un accord est signé. Rochambeau obtient dix jours pour évacuer le fort de Vertières et embarquer les restes de son armée et quitter Saint-Domingue.
Ainsi, l’île est officiellement proclamée indépendante de la France le 1er janvier 1804 par l’Acte d’Indépendance de la République d’Haïti lu par Dessalines aux Gonaïves. Haïti devient alors la première République noire du monde.
La rédaction de PEPA Education Agency